A l’heure ou le monde des noms de domaine est dominé par les nouvelles extensions génériques (« newgTLDs »), il ne faudrait pas perdre de vue l’importance stratégique majeure des extensions pays (« ccTLDs »). SafeBrands résume ici les éléments qui rendent leur protection indispensable.
- Ces noms de domaine font partie du patrimoine de l’entreprise et donc de sa valeur.
Le nom de domaine est un signe distinctif, actif immatériel de l’entreprise, permettant son identification sur internet. Au même titre que la marque dont il est l’accessoire, le nom de domaine a acquis une valeur commerciale évidente et son utilisation représente un enjeu stratégique majeur. Dans certains cas, comme un pureplayer par exemple, l’accessoire peut même devenir le principal. Autre élément non négligeable : les noms de domaine peuvent être valorisés dans les bilans, en tant qu’actif immatériel de l’entreprise (SafeBrands a organisé un webinaire à ce sujet, dont le document en présentation est disponible sur demande).
Le nom de domaine peut constituer une antériorité à une marque et celle-ci est susceptible d’entrainer des droits sur le nom. Ainsi, il existe une dichotomie très forte entre marques et noms de domaine. Il est donc nécessaire de calquer la politique d’enregistrement de ces derniers sur l’étendue de la protection en matière de marques. Il convient, à minima, d’enregistrer en extension nationale dans tous les pays où des marques sont enregistrées.
Au-delà, les ccTLDs vont établir une présence dans certains pays sans la complexité et le coût que revêt le dépôt de marques. Une entreprise aura intérêt à déposer ses domaines dans des pays à fort potentiel économique, même lorsqu’aucune stratégie commerciale ne vise ces pays, dans la perspective d’un développement futur ou d’un rachat de la marque ou de l’entreprise par un groupe mondial ayant la volonté d’élargir la zone de distribution de la marque.
- L’enregistrement des extensions pays permet de se protéger contre le cybersquatting,
La présence d’une distribution commerciale, aussi modeste soit-elle, établit une visibilité locale et donc un risque de cybersquatting.
Au-delà de ce risque immédiat, il convient de noter que le second marché des noms de domaine est particulièrement dynamique. Des tiers, domaineurs, se spécialisent dans la réservation et la revente de noms de domaine correspondant aux marques des entreprises. Ainsi, agir en amont et procéder à un ensemble d’enregistrements défensifs peut couvrir un éventuel rachat.
- Leur prise en compte permet de maitriser l’exploitation de ses marques.
En l’absence de règles claires établies par les entreprises à leurs distributeurs locaux, ces derniers ont souvent pris l’habitude de déposer à leur nom les noms domaines correspondant aux marques qu’ils distribuent.
Outre le problème de cohérence de la politique de communication en ligne, cela contribue à brouiller l’identification du véritable titulaire de la marque. Le WHOIS est en effet l’outil à disposition de l’internaute permettant l’identification du propriétaire du site correspondant. Il est par ailleurs utilisé lors de la délivrance de certificats de sécurité SSL.
Au-delà, cela pose un problème de propriété intellectuelle dès lors que les distributeurs se sont appropriés la titularité des noms domaine.
Si la plupart du temps de tels dépôts sont faits de bonne foi, les choses peuvent rapidement se complexifier dans certains cas, notamment lors de la renégociation du contrat voir de la rupture de l’accord de distribution. Dans ce cas, la récupération du nom de domaine au nom de la société propriétaire de la marque peut devenir problématique, et même devenir une monnaie d’échange dans la négociation.
- Récupérer une extension pays est plus difficile qu’une extension générique.
Les procédures de résolutions des litiges en matière de noms de domaine ne sont pas harmonisées et appartiennent aux autorités locales. Ainsi, toutes les extensions ccTLDs ne sont pas régies par la procédure unifiée UDRP mais par des procédures spécifiques. Elles sont multiples, parfois complexes (législation étrangère, traduction à prévoir), et onéreuses.
En outre, pour certains pays, la récupération ne peut se faire que sur le terrain judiciaire –avec ses coûts afférents– car il n’existe pas de procédure alternative.
- Elles sont mieux référencées par les moteurs de recherche locaux.
Les algorithmes d’indexation des moteurs de recherche privilégient les langues locales et les sites utilisant une extension locale. Toutes choses égales par ailleurs, Google.de classera mieux un site en allemand utilisant un .de qu’un site identique en .com.
- Elles correspondent aux habitudes des marchés locaux, notamment européens.
Les habitudes de consommation et de navigation sur internet sont très variées, et dépendent des cultures locales. Le choix d’un ccTLD permet d’interpeller un internaute européen qui dispose d’une identité nationale forte. Là ou un nord-américain aura le réflexe de naviguer en .com, un français ira plus volontiers sur un .fr et un italien sur un .it.
Par ailleurs, une extension .com est associée aux Etats-Unis et est susceptible de rebouter une partie non négligeable des utilisateurs européens, notamment pour les pays du sud où le niveau d’anglais est faible.
Ce phénomène se renforce encore dans les pays où l’alphabet est différent (Russie, Bulgarie, ….). Une entreprise qui veut se développer en Europe ou en Asie doit avoir des sites dans les langues locales. Cette stratégie doit aussi inclure une réflexion sur les domaines et les sites en alphabets locaux. Les russes naviguent aujourd’hui autant sur des sites utilisant des domaines en caractères cyrilliques que sur des sites utilisant des domaines en caractères latins.
Près d’une centaine d’extensions (« IDNs », pour « Internationalized Domain Names ») rendent aujourd’hui possibles l’utilisation des caractères accentués ou dans des alphabets autres que l’alphabet latin (idéogrammes chinois, caractères cyrilliques, alphabets arabes, hébreu, tamoul, etc.). Plus de 20 extensions pays sont elles-mêmes dans ces alternatives linguistiques (ex : .рф en Russie).
- Les extensions pays ont une image plus sécuritaire que le .com.
La réticence à l’utilisation du .com est un phénomène historique, lié notamment à l’image de cette extension en Europe et en Asie. Attribués sur la simple règle du 1er arrivé 1er servi, les domaines en .com sont ceux utilisés pour les fraudes en ligne. A contrario, de nombreux pays exigent une vérification de l’identité du titulaire lors de la réservation d’un domaine dans leur extension pays.
Naviguer, et à fortiori acheter, sur un site disposant d’une extension pays est considéré (à l’exception évidemment des sites majeurs et connus mondialement) comme moins risqué.
Il découle de cette analyse quelques bonnes pratiques,
simples à mettre en place :
- Enregistrer les ccTLDs en ne se limitant pas aux pays d’implantation, mais en anticipant le développement futur de l’entreprise et de ses marques,
- Intégrer le fait que les habitudes des internautes hors du continent américain sont différentes,
- Utiliser ses ccTLDs pour les versions locales de son site web,
- Gérer dynamiquement les redirections faites à titre défensif, pour éviter une page d’erreur ou une redirection cassée lors d’un changement de l’architecture des adresses URL du site,
- Considérer les IDNs, et penser à traduire ses marques en alphabets locaux,
- Analyser ce qui a pu être déposé par des distributeurs locaux et récupérer la titularité de ces domaines avant qu’il ne soit trop tard.
- Annexer votre charte de nommage prévoyant les enregistrements de noms de domaine par vos soins dans vos contrats de distribution.
SafeBrands est accrédité officiellement dans davantage d’extensions pays que ses concurrents et en mesure d’enregistrer, gérer et surveiller les noms de domaine dans toutes les extensions mondiales. Pour toute information, ou demande de devis sur les extensions pays, veuillez contacter nos chargés de clientèle.